Le chateau de Pictordu de George Sand
Editions Folio 2012
121 pages
"De quelque sorte qu'elles soient, George Sand n'aime pas les superstitions. Il n'est pas légitime, répète-t-elle dans la préface, de croire au merveilleux, aux actions des génies et des fées, aux phénomènes qui ne sont surnaturels que parce qu'on ne se les explique pas. En revanche, il ne faut pas cesser de travailler à enchanter le réel par le pouvoir de l'imagination et du rêve, facultés puissantes qui rendent l'existence à sa nature vraie, profondément poétique."
Extraites de la préface, je trouve ces quelques phrases éclairent bien sur l'état d'esprit de George Sand. J'ai beaucoup apprécié lire ce conte qui s'adresse aux enfants, écrit au 19ème siècle, où les histoires étaient bien différentes de celles que l'on racontent maintenant.
Un conte où différents sujets y sont abordés.
Mr Flochardet ramène à la maison sa fille âgée de huit ans. En chemin un arrêt obligé se fait dans les ruines du châteaux de Pictordu pour y passer la nuit. C'est là que la petite Diane va faire la rencontre avec une fée bienveillante. La maman de Diane est morte et cette fée va d'une certaine façon comblé le manque qu'éprouve l'enfant et lui servir de guide.
Auprès d'elle, Diane a un père qui l'aime. Il est peintre et beaucoup de talent. Mais il ne cherche pas à développer chez sa fille le goût de la peinture puisque l'éducation de cette époque range les filles dans la catégorie de joli ornement plutôt que de tête bien remplie.
Diane a une belle mère plus préoccupée à son apparence qu'à tout autre occupation. Elle ne témoigne d'aucune affection pour sa belle-fille qui lui semble bien étrange puisque cette dernière ne semble pas très attirée par les belles toilettes.
Puis, il y a docteur Féron, médecin de famille au regard un peu plus aiguisé que le père de Diane. Il donnera à la fillette la possibilité de s'ouvrir au monde de l'art.
A travers cette histoire George Sand parle de l'absence de la mère, l'imaginaire des enfants qu'elle juge bien utile, l'éducation des filles qu'elle souhaite égale à celle des garçons.
Un joli conte de George Sand à ne pas négliger.
Elle eût voulu s'occuper à autre chose, apprendre n'importe quoi. Elle questionnait beaucoup, mais madame Flochardet trouvait ses questions sottes, hors de propos, et ne jugeait pas utile qu'elle eût des curiosités pour les choses sérieuses.
La santé de l'intelligence n'est pas dans le repos, elle n'est que dans la victoire