Le goût de la marche - Collectif
Textes choisis et présentés par Jacques Barozzi
Editions Mercure de France 2008
135 pages
Le goût de la marche exprime un goût de terre : le complément, voire l'opposé (l'exact contraire) du goût de la mer. Pas forcément incompatible ! Après tout, le désir de marcher sur les eaux, n'est-il pas l'un des plus récurrents fantasmes des hommes ?
Parcours à travers différents textes écrits par des écrivains qui vouent à la marche une certaine passion, une façon de vivre, un stimulant à l'écriture. Nul doute que chaque marcheur s'y retrouvera. Il y a le chapitre consacré au marcheur des villes, celui au marcheur des champs et enfin au marcheur aux longs cours.
Certains se posent la question d'où vient ce besoin à l'homme de tant marcher. Qu'elle est donc sa quête ? D'autres nous livrent leurs voyages qu'ils ont entrepris pendant quelques heures, quelques jours, voire des mois ou des années.
L'esprit est au rendez-vous se laissant aller à la réflexion. Chemin faisant des rencontres ephémères, un contact à la nature, un regard sur le monde qui nous entoure.
Je me suis sentie flattée en lisant Karl Gottlob Schelle qui estime que, je cite : "Pour être touché par les charmes de la promenande et en ressentir le besoin intellectuel, il est nécessaire d'avoir un certain niveau de culture, un bagage intellectuel que tout le monde ne possède pas".
J'ai beaucoup souris aux propos de Balzac qui s'est installé sur un banc d'une grande avenue parisienne afin de décrire les démarches des piétons.
Toujours eu du mal avec les explications de Marcel Proust, ce qui ne m'étonne même pas.
J'ai été charmée par le texte de Jacques Réda qui nous parle de la marche sous la pluie.
Des écrivains, des voyageurs, contemporains ou beaucoup plus anciens. On y lit entre autre Virginia Woolf, Bruce Chatwin, Julien Gracq. Des textes assez courts mais un grand plaisir de lecture à lire à relire.
Un livre qui va être amené à voyager souvent dans ma valise. Hâte de pourvoir poser le pied par terre et de refaire le premier pas.
La marche, cette mécanique qui part des pieds et met en branle notre esprit, n'est-elle pas la meilleur façon d'investir notre propre corps et d'en tester ses limites ? "Marcher est peut-être - mythologiquement - le geste le plus trivial, donc le plus humain".