Montana 1948
Larry Watson
Editions Gallmeister (2010)
Année de parution 1993
162 pages
Traduit de l'américain par Bertrand Peguillan
Un récit net et précis. Une histoire de famille où les liens vont être mis à mal suite à un événement tragique. Un témoignage sur les relations entre l'homme blanc et les indiens mais aussi sur le passage dans le monde des adultes un peu brutal d'un garçon de 12 ans.
David Hayden est fils et petit-fils de shérif dans une bourgade du Montana. Marie, une jeune Sioux qui travaille au service de sa famille est retrouvée morte. Mais plutôt que de fermer les yeux en considérant cette mort comme naturelle, le père de David choisi d'affronter tant bien que mal son frère accuser du meurtre, son père tenant le rôle de patriarche autant sur sa famille que sur les habitants. Et puis le regard porté par la société sur les indiens n'est pas non plus d'un grand soutien.
David alors âgé de 12 ans fait ses premiers pas dans le monde des adultes alors que ces derniers cherchent plutôt à le mettre à l'écard des événements sans lui apporter d'explications. Et le chemin ne sera pas simple pour lui. Tout un monde s'écroule pour lui mais aussi pour toute la famille.
Je ne suis pas partie bien loin après Dernier rapport sur les miracles de Little Horse. Et puis c'est un autre témoignage sur les indiens. Par contre l'écriture m'a ramené sur du plus terre à terre.
Un chouette roman.
"Je connaissais suffisamment ses habitudes de travail pour savoir ce qui se tramait : il menait une enquête et pour cela il procédait exactement de la même façon que lors de la campagne en vue de sa réélection. Autrement dit, en faisant le tour de ses amis et de ses relations. Je suppose qu'il recueillait des témoignages, mais ça n'a jamais été bien clair pour moi. Je crois qu'il essayait surtout, à l'instar des enfants qui jouent ou des pays en guerre, de mettre le plus de gens possible de son côté."
"Cette phrase me fit un drôle d'effet. Je n'aurais jamais pu imaginer que mon père se dresse un jour contre son frère, en tout cas à titre personnel. Je préférais penser que la loi, dans son déroulement inexorable, avait pris une tournure telle que les deux frères se retrouvaient sur les côtés oposés de la route."