Dans la mer il y a des crocodiles de Fabio Geda
l'histoire vraie d'Enaiatollah Akbari
Editions Liani Levi
173 pages
Traduit de l'italien par Samuel Sfez
Livre lu dans le cadre du challenge Il Vaggio organisé par Nathalie du blog Mark et Marcel et Animaux du Monde organisé par Sharon
Un témoignage qui a donné à l'auteur l'envie d'en retracer le récit dès qu'il a entendu l'histoire raconté par Enaiat. L'histoire est raconté à l'aide de questions que Fabio Geda pose à Enaiat et auxquelles ce dernier répond en ce contentant de donner des faits. Pour lui les faits est le plus important. Donc pas de sentimentalisme, pas d'état d'âme. D'ailleurs, celà ne lui aurait pas servi à grand chose pendant cette période de sa vie. Son seul but était de sauver sa peau et de trouver un endroit bien plus facile à vivre que là d'où il venait.
Enaiat est Afghan. Son ethnie est haïe dans pays. Sa mère l'a abandonné de l'autre côté de la frontière du Pakistan pour lui sauver la vie après avoir longtemps voyager et la plupart du temps cachés. Lorsqu'il se rend compte de sa situation il entreprend tout pour s'en sortir. A ce moment là il pense avoir 10 ou 11 ans (il n'y a pas d'état civile là où il vivait) mais il sait qu'en grande partie il ne pourra compter que sur lui même. Il garde cependant en mémoire la promesse qu'il a fait à sa mère avant qu'elle ne l'abandonne. Trois règles à respecter : ne pas prendre de drogue, ne jamais utiliser d'arme, ne jamais voler.
Malgré sa petite taille il cherche du travail, n'importe lequel du moment qu'il puisse manger et se loger. Il fera quelques rencontres qui le conduiront en Iran, en Turquie, en Grèce. Pour cela il aura affaire aux trafiquants d'hommes qu'il faut payer cher, subir des conditions de vie bien en-dessous du minimum acceptable. Mais Enaiat veut finalement se rendre en Italie où la vie semble tout de même bien meilleur pour la situation qu'il vit.
On le suit alors dans son parcourt chaotique dont je ne souhaite pas trop en dévoiler. Il y a des moments durs voire dramatiques mais Enaiat ne veut pas nous raconter son histoire pour nous tirer la larme à l'oeil. C'est uniquement des faits qu'il souhaite faire passer. Il y a d'ailleurs dans la façon de nous raconter ce récit des moments d'humour. Et c'est dans le passage le plus dramatique du livre que j'y ai trouvé la dose d'humour la plus forte mais pourtant certainement pas recherchée.
Une vie qu'il est assez difficile d'imaginer d'autant plus qu'il y est fait référence à des événements bien connus. Je pense notamment aux Jeux Olympiques qui se sont déroulés en Grèce.
La détermination de cet enfant et le style de l'auteur en font un témoignage qui ne peut que nous toucher.