Des villes et des hommes d'Edward Glaeser
Enquête sur un mode de vie planétaire
Editions Flammarion
286 pages + notes & bibliographies
Tout d'abord, chose que je fais très rarement sur mon blog, je vais vous présenter l'auteur via le net.
Spécialiste
d'économie urbaine, Edward Glaeser est professeur à Havard. Il enseigne régulièrement la théorie microéconomique, et parfois urbaine et l'économie publique. Il a publié des dizaines d'articles
sur les villes, la croissance économique et du droit et de l'économie.
En particulier, ses travaux ont porté sur les déterminants de la croissance des villes et le rôle
des villes en tant que centres de transmission idée. Il a reçu son doctorat de l'Université de Chicago en 1992. Il est notamment l'auteur, avec Alberto Alesina, de Combattre les inégalités et la
pauvreté et Les Etats-Unis face à l'Europe.
Après cette présentation, on peut donc s'attendre à un sujet bien maîtrisé qui ne manque pas d'arguments. Il permet de prendre du recul sur une question qui fait réfléchir sur l'avenir des hommes et de leur habitat d'un point de vue mondial. Il m'a donc fallu mettre de côté mon rêve de maison de campagne et de cabane perchée pour me laisser entraîner par ce livre, qui ne se lit certes pas comme un roman, mais dont la lecture est toutefois aisée et fort intéressante.
Actuellement, plus de la moitié de la population mondiale est urbaine et la ville semble le lieu le plus à même d'apporter une bonne qualité de vie aux habitants et bien moins néfaste pour la planète. Avec beaucoup de clarté et s'en omettre l'aspect humain Edward Glaeser nous présente les villes comme la plus grande invention de l'espèce humaine. Un lieu où d'une part, se développe l'innovation, les idées, le partage du savoir, favorise l'échange et d'autre part, comme un lieu bien plus écologique, et oui vous avez bien lu, que l'étalement des construction sur un mode horizontal qui oblige l'utilisation plus importante de la voiture.
Ses arguments s'appuient sur le cas de différentes villes à travers le monde qu'il développe en analysant leur histoire, leur succès, leur chute et éventuellement leur adaptation pour revenir au niveau des villes ayant réussi. Chaque facteur de réussite y est également examiné comme le climat, le développement d'Internet mais aussi les errements de l'écologie. Et bien entendu il y inclu les villes situées dans les pays en voie de développement qui ont encore des choix à faire et qui auront bien entendu des conséquence non seulement sur leur propre réussite mais aussi sur la planète.
Malgré un sujet de grande ampleur, Edward Glaeser ne rate jamais une occasion pour rappeler l'importance de prendre en compte que les villes sont peuplées d'humain. Il revendique une politique public en faveur des gens pauvres et non des endroits pauvres. Une ville doit prendre soin de ses habitants.Il lutte contre le mythe que les villes rendent les gens malheureux. La ville ne rend pas les gens pauvres ; elles attirent les gens pauvres en leur permettant une évolution que l'isolement rural ne leur permet pas. Il n'ignore pas que la ville à été le théâtre de grande pauvreté et l'est encore. Mais en assurant tout d'abord la sécurité et l'éducation cela peut permettre à certaines villes un bon essor.
Sur l'aspect de la construction, l'auteur est intransigeant sur le fait qu'une ville construite à la verticale est bien plus écologique que la campagne avec des constructions étalées. La densité permet des déplacements bien moindres, moins de pollution, et une meilleure collaboration humaine. Les gratte-ciel sont préférables afin d'éviter les villes vitrines.
Un sujet que j'ai trouvé donc fort passionnant sans restée non plus baba devant son plaidoyer. Ça fait réfléchir, se poser des questions, réagir car parfois certains passages ont du mal à être acceptés. Il y a très peu de passages que j'ai passé rapidement car ils comportaient des données statistiques que j'aurai de toutes façons certainement oubliées à la page suivante. Mais bien que le sujet me paraisse épineux, il est abordé d'une façon très éclairé et sans détour.