Je n'ai pas peur
de Niccolo Ammaniti
Editions Le livre de Poche
251 pages
Livre lu dans le cadre du challenge Il Viaggio organisé par Nathalie du blog Marck et Marcel
Lorsque j'ai lu la quatrième de couverture j'ai mal interprèté ce qu'elle présentait. M'attendant à un thriller d'une autre sorte je fus tout d'abord surprise en découvrant l'histoire.
Non pas que j'en suis déçue, bien au contraire.
L'histoire est basée sur des faits réels concernant les activités des Brigades Rouges durant les années 1970.
Elle se déroule à Aqua Travers, un petit hameau isolé dans le sud de l'Italie à la fin de l'été.
Le narrateur est Michele, un jeune garçon qui passe ses derniers jours de vacances avec les autres enfants à jouer dans la nature environnante. Cet enfant va alors vivre un événement qui va le confronter avec le monde des adultes et en même temps l'y précipiter par le choix qu'il fera.
La confrontation sera d'autant plus dure qu'il devra agir à l'encontre de ses parents qu'il aime tant et estime beaucoup.
Pour en savoir plus :
Lors d'une balade, le petit groupe d'enfants se trouve un peu plus éloigné que d'habitude. Ils vont alors découvrir une ruine d'une maison où seul Michel va y trouver un enfant vivant emprisonné dans un trou et caché à la vue de tous.
Dans ce début de première partie on profite des descriptions du paysage rempli d'une nature luxuriante qui fait de ce petit coin reculé un lieu de tranquillité même si pour certain cet éloignement leur pèse un peu.
A partir de cette découverte, une ambiance plus lourde succède à l'ambiance plus enfantine du début.
Surpris tout d'abord, puis mis dans l'impossibilité d'en parler à son père de passage à la maison, Michele décide alors de ne pas parler de son secret.
A la maison, sa mère semble arrassée par son rôle de mère au foyer. Son père, chauffeur de camion n'est pas souvent à la maison. Lors de ses passages, son autorité fait poids bien qu'il souhaite avant tout profiter de ses enfants. On sent dans cette maison un lien assez fort unir la famille.
Michele, bien qu'impressionné par sa découverte cède à la curiosité de retourner voir cet enfant. Il est bien intriguer par sa découverte et souhaite en savoir davantage. De plus, à son âge, son imagination débordante le laisse envisager toutes sortes d'idées comme notamment la présence de personnages surréalistes ou bien même l'éventualité que cet enfant soit le fils caché de son propre père. Malgré la demande de ses parents de ne pas s'absenter trop longtemps, il retrouve l'enfant à chaque fois que la situation le permet pour en découvrir davantage et tenter de lui venir en aide.
En même temps, quand il est couché le soir, des discutions très animées voire violentes de la part des adultes du hameau l'intrigue. Et puis un mystérieux et important personnage arrive à la maison ce qui intensifie davantage la lourde atmosphère. Il semble y faire régner son autorité sur chacun et même sur le père de Michele qui semble très résigné.
Michele découvre que ses parents tant aimé sont impliqués dans l'enlèvement de Fillipo cet enfant caché et dont la situation ne semble émouvoir personne.
Michele fait alors le choix de transgresser à l'autorité de chacun et fait tout son possible pour venir en aide à Filippo. Parallèlement dans le cercle des adultes rien ne semble plus bien allé.
L'atmosphère lourde de cette histoire monte crescendo jusqu'à la fin. On apprend peu sur les faits réels car il s'agit de la retranscription par un enfant qui est bien isolé par différents aspects.
On apprécie en tout cas la dignité de Michele dans un univers d'adultes lors d'un évènement tragique.
L'histoire a été adapté à l'écran en 2005 sous le titre L'année où j'ai grandi. Le film a l'air sublime.