La Folle du logis de Rosa Montero
Editions Métailié
200 pages
Traduit de l'espagnol par Bertille Hausberg
"L'imagination est la folle du logis"
J'adore me lancer aveuglement dans une lecture commune sans en avoir choisi le titre et ne même pas savoir de quoi il en retourne. C'est encore le cas avec cette Folle du logis lu avec A Girl où la surprise fut totale car je m'attendais évidemment à un roman dont le sujet devait être une ménagère de moins de 50 ans complètement débordée dans sa vie de femme au foyer.
Complètement à côté effectivement, quoique maintenant je me dis qu'il y avait au moins en commun de l'imagination.
J'ai aimé ce livre car il m'a fait découvrir l'univers personnel d'un auteur avec la littérature. Un sujet que je n'avais jusque là pas du tout chercher à explorer même si quelques fois on se demande bien où les auteurs vont puiser toutes les histoires qu'ils nous offrent.
C'est chapitre par chapitre avec chacun un thème bien particulier que Rosa Montero nous fait parcourir le monde un peu particulier des auteurs. Bien qu'au départ je suis restée un peu septique, ne comprenant pas ce qu'il y aurait de si particulier et pourquoi ils s'attribueraient pour eux seul l'imagination, je fut assez vite conquise et intéressée.
Les thèmes abordent la frénésie des auteurs, leurs peurs et leurs faiblesses, leurs échecs et leur réussite entre autres en illustrant par la vie de différents auteurs. L'imagination est un thème qui prend beaucoup de place dans le livre. J'ai beaucoup apprécié l'ouverture qu'elle m'a permise d'avoir tout au long de la lecture de ce livre et de voir les choses sous un autre angle ou d'en apercevoir d'autres facettes.
J'ai apprécié le passage qui explique la naissance d'un roman qui germe par une image ou une parole furtive puisée dans le réel.
J'ai aimé aussi comment elle explique l'envie que chaque auteur semble avoir pour laisser trace de leur passage sur terre, presque une lutte contre la mort.
Et puis il y a les petits passages de vie qui viennent parfois s'insérer dans chacun des chapitre,
certains d'ailleurs reviennent mais racontés à chaque fois avec une nouvelle version. Pris pour argent comptant au départ, ces passages collent parfaitement à la démonstration qu'elle veut nous
donner.
"J'ai toujours pensé que la fiction est l'art primordial des humains. Pour exister, il faut se raconter et ily a beaucoup d'affabulation ans cette histoire de nous-mêmes : nous nous mentons, nous nus imaginons, nous nous leurrons."
"Nous inventons nos souvenirs, ce qui revient à dire que nous nous inventons nous-mêmes car notre identité se trouve dans notre mémoire, dans le récit de notre biographie. Partant de là, nous pourrions en déduire que les êtres humains sont avant tout des romanciers, auteurs d'un roman unique dont l'écriture se poursuit tout au long de leur vie et où ils se réservent le premier rôle."
"J'ai alors découvert peu à peu que je ne pouvais pas parler de littérature sans parler de la vie ; de l'imagination sans parler des rêves quotidiens ; de l'invention narrative sans prendre en considération le fait que le réel est le premier mensonge."
Une lecture que j'ai trouvé passionnante
et enrichissante sur la lecture et qui bien entendu m'a donné l'envie de découvrir les romans de l'auteur. Mon regret est de ne pas avoir réussi d'en parler
mieux.