Je suis la marquise de Carabas de Lucile Bordes
Editions Liana Levi
140 pages
1er roman 2012
D'un style tout particulier d'écriture Lucile Bordes part sur les traces de sa famille marionnettiste. L'histoire commence en 1850 et l'on suit le parcours de cette famille jusqu'à la mort du grand-père de l'auteur qui laisse cette dernière pleine d'interrogations sur ce passé qu'elle ignorait jusque là.
Peu d'indices l'aideront pour remonter le fil. Son grand-père qui était instituteur ne lui à jamais parlé du piano qu'il possède et que personne n'utilise, des vieilles partitions de films muets. Elle finira toutefois par découvrir un monde féerique.
Au commencement il y a Auguste qui quitte l'épicerie où il travaille lorsqu'il tombe sous le charme d'un spectacle de marionnettes tenu par des saltimbanques le père Chock et sa nièce Justine. Il prend la route avec eux, trouve sa place dans les représentations, lui qui a tant de bagout et se marie avec Justine. Un fils naîtra, Émile qui n'a pas la parole aussi facile que son père mais a des dons de mise en scène qui lui permettront de poursuivre cette entreprise familiale.
La présentation de cette troupe serait bien sûre incomplète sans évoquer les marionnettes qui ont une
place importante sur la vie de tous. Crasmagne est la marionnette vedette, celle qui prend quasiment la place la plus importante sur scène mais aussi dans la vie personnelle des
marionnettistes.
Lorsqu'Emile est devenu lui-même père de deux enfants, l'époque ne permet plus aussi facilement les spectacles de marionnettes. Il y a la guerre, l'arrivée du cinéma muet et puis la revendication de sa fille qui rêve de s'installer quelque part plutôt qu'être toujours sur la route.
On ressent bien dans l'histoire la passion qui anime cette famille. Le rythme de l'écriture fait bien ressortir toute l'ardeur que chacun à sa façon a mis pour faire vivre le théâtre ambulant. La grande histoire n'y a pas une grande place mais qu'importe on s'y retrouve bien. Il y a aussi les anecdotes tout au long de la route partagées avec les compagnons de voyages, les villageois heureux ou parfois réticents à les accueillir.
J'ai trouvé dans cette histoire de la chaleur et un plaisr à faire partager une découverte
certainement très étonnante.