Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 13:32

birmane Birmane

de Christophe Ono-dit-Biot

Editions Pocket

408 pages

 

 

Lu dans le cadre du Challenge Dragon 2012 organisé par Catherine

 

Dragon 2012

Lu en lecture commune avec Ys

 

 

 

 

 

 

 

 

Le plaisir de lire cette histoire présentée comme une "folle histoire d'amour entre un jeune homme naïf, une médecin humanitaire et un pays à la beauté hypnotisante" qu'est la Birmanie, s'est vite transformé pour moi en déception. Il était également écrit que cette aventure palpitante plonge le lecteur au coeur du plus fascinant pays d'Asie. Je n'ai pas trouvé l'aventure palpitante et la présentation de ce pays véritablement fascinant ne m'a pas du tout satisfaite.

 

Tout d'abord l'histoire en elle-même m'a semblée ne pas s'accorder avec le décor. Même s'il est fait notion de l'attachement à ce pays, je n'ai pas ressenti le lien entre les personnages et la Birmanie. Comme si l'histoire aurait pu se dérouler dans n'importe quel pays. L'histoire des personnages ne m'a pas séduite ni leur personnalité et surtout César, le narrateur, le jeune homme naïf. Son portrait m'a semblé ambiguë. Présenté à la fois comme un homme terne, banal, peu sur de lui, gaffeur mais arrivant malgré tout et tout au long du roman à affronter certaines situations que jamais aucun autre n'a réussi à entreprendre. Même son prénom m'a agacé, César ! un peu pompeux tout de même.

 

Je me suis toujours donné la règle en entamant un livre d'écouter ce que l'auteur a à raconter sans me permettre d'imposer ce que moi j'avais envie de lire. Mais là cette fois-ci même avec une bonne volonté, je n'ai pas réussi à me laisser entraîner dans l'histoire.

 

La Birmanie telle qu'elle nous est présentée parait bien floue. Je ne l'ai pas bien aperçue. J'en attendais bien plus. On me l'a déjà racontée à travers le récit d'un voyage entrepris par une personne de mon entourage. Le récit m'avait parut plus éloquant.

 

L'obsession de César qui souhaite rencontrer à tout prix pour l'interview de sa vie un important trafiquant de drogue le conduit dans des situations bien délicates mais à la fois cadrées par les personnes de son entourage. L'évolution dans sa démarche semble parfois tirée par les cheveux. Quant aux relations occident/orient telles qu'elles sont présentées m'ont assez agacées. Seuls les occidentaux qui ont brisé leur liens avec leur pays d'origine sont indéniablement les meilleurs.

 

L'écriture aussi m'a surprise. La présence assez fréquente de phrases sans verbe m'a souvent fait déraper dans ma lecture. Je pensais avoir mal respecté la ponctuation ou avoir mal lu. Mais non, c'était bien comme ça. Je n'adhère pas vraiment.

 

Mais ma déception fut à son comble en approchant de la fin où l'histoire va frôler le domaine du surréalisme. Le passage du "héros"  en "cavale" dans un lieu paradisiaque avec sa belle (Julie) m'avait déjà semblé un peu trop mystérieux et manquant d'explications. Quant à la transformation de Julie en libératrice du pays en se transformant en déesse mais également en animal m'a vraiment éloigné de ce livre.

 

Je pensais lire un livre sur la Birmanie mais cette histoire superposée m'a plutôt laissée sur ma fin.

 

Malgré cette déception, je ne refuserai pas de découvrir un autre livre de l'auteur bien au contraire.

 


Partager cet article
Repost0
4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 04:00

La maison du chat qui peloteLa maison du chat qui pelote de Balzac

Editions Le Livre de Poche

86 pages

 

classiques

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quatrième de couverture :

 

Cette nouvelle, écrite en 1829 et plus tard placée par Balzac en ouverture de La Comédie humaine, est un tableau vrai, tableau du Paris commerçant - Le Marais et la rue Saint-Denis - que l'écrivain prend plaisir à peindre. Un tableau de moeurs, également, et son premier titre, Gloire et malheur, laissait plus directement deviner que s'y jouait le destin d'une femme : "Les humbles et modestes fleurs, écloses dans les vallées, meurent peut-être quand elles sont transplantées trop près des cieux, aux régions où se forment les orages, où le soleil est brûlant."

 

A moi la parole :

 

Lire Balzac s'est découvrir un univers à travers de longues descriptions comme se planter devant un tableau et ne plus en bouger tant que chaque élément, chaque détail n'est été commenté, étudier. Une fois cette étape réalisée les personnages sont alors mis plus en avant pour nous dépeindre à leur tour une scène de vie, l'affrontement entre des êtres selon leur caractère, leur situation, leur milieu, leur sensibilité.

 

Le style de Balzac, je pense que l'on aime ou l'on aime pas. Je me plaît à le lire et c'est avec cet auteur que je souhaite commencer et même poursuivre le challenge des grands classiques qui a été organisé par Natou. Un auteur déjà (un peu) lu et que je vais avoir le plaisir de relire.

Bien que je possède le tome 1 de l'intégrale, je me suis retrouver en possession du livre de poche de cette histoire dont la préface nous apporte des éléments intéressants sur cette oeuvre et la relation avec l'auteur.

 

Pour suivre donc le style de Balzac, lire La Maison du chat qui pelote c'est tout d'abord aller à la découverte d'une maison familiale, située rue Saint-Denis à Paris, dans le commerce du textile. Seule la prospérité du commerce semble être la préoccupation de ces marchands. Les journées sont toutes organisées sur le même rythme, les registres bien tenus, un magasin bien achalandé. Aucune fantaisie ne doit venir rompre leur routine, aucun sou ne doit être dépenser inutilement. Les besoins vestimentaires, les sorties occasionnelles sont toutes faites avec un esprit économe et surtout pas pour apporter en premier lieu du plaisir.

 

Dans cette première partie nous profitons des descriptions d'un quartier commerçant de Paris ainsi que celles de cette Maison à l'enseigne si particulière et des habitudes bien réglées de cette famille bourgeoise de commerçants.

 

Est également abordée l'éducation des deux filles Virginie et Augustine qui suit la même règle : rigueur et dévotion. Tout est mis en oeuvre afin de suivre une régularité sans aucune ouverture sur d'autres occupations, jugées bien futiles, que le commerce et une maison tenue comme il le faut.

Bien qu'Augustine arrive à échapper, pour ses lectures, à la surveillance sévère de sa mère, les deux filles vivent dans un univers à l'horizon bien raccourci en pensant ne pas pouvoir trouver mieux ailleurs. La gaieté ne semble pas avoir la première place dans cette maison mais cette dernière semble ne pas souffrir de tristesse ni de remords.

 

Lorsqu'Augustine fait connaissance avec le peintre Théodore de Sommervieux c'est en fait deux mondes bien différents qui se rencontrent. Cette rencontre les conduira vers un mariage d'amour qui sera mis en opposition par l'auteur à un mariage arrangé pour la fille aînée Virginie avec le premier commis du magasin de ses parents.

Après un début rempli de bonheur, Augustine s'est vu confronter à la lassitude de son mari et n'a pas su s'adapter à cette situation. Son éducation rigide ne l'ayant pas armée pour côtoyer la vie d'un artiste, sa naïveté et son manque de sensibilité n'a fait qu'accroître le détachement de son mari. Malgré ses efforts pour parvenir à récupérer son bonheur, la personnalité d'Augustine n'a pas été à la hauteur, voire n'a fait que séparer d'avantage les époux.

Lorsqu'elle va chercher du réconfort auprès de sa famille elle n'obtient que réserve de la part de sa soeur et indignation de la part de ses parents. Elle perçoit alors le décalage qui s'est installé entre elle et ses proches du fait de son mariage soumis à la passion et non aux sages décisions qui passent les plaisirs de la vie conjugale bien après une vie bien rangée, structurée et cherchant plutôt le bienfait de leur commerce sur la longue durée.

Même son entrevue avec la maîtresse de son mari la comtesse de Carigliano ne pourra lui apporter l'ouverture d'esprit dont elle aurait tant besoin. Sa vie ne sera plus alors qu'un vide sans que rien puisse l'en sortir.

 

Un histoire dont j'ai aimé le déroulement et qui malgré l'évolution de moeurs me semble bien utile tout de même de nos jours.

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 04:00

birmane Birmane de Christophe Ono-dit-Biot

Editions Pocket

408 pages

Challenge Dragon 2012 organisé par Catherine

 

Dragon 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Quatrième de couverture :

 

Couronné par le prix Interallié en 2007, Birmane racontait une folle histoire d'amour entre un jeune homme naïf, un médecin humanitaire, et un pays à la beauté hypnotisante : la Birmanie. Sur fond de paranoïa, de pierres précieuses, d'opium et de nuits fauves, cette aventure palpitante plongeait le lecteur au coeur du plus fascinant pays d'Asie.

Quelques semaines après la parution, des milliers de moines défiaient la dictature. Et "The Lady" Aung San Suu Kyi devait ensuite recouvrer la liberté.

Quatre ans plus tard, la démocratie ne règne pas pour autant sur le pays aux dix mille pagodes. Et l'histoire de César et Julie pourrait encore se passer aujourd'hui.

 

Une lecture commune prévue avec Yspaddaden.

La parution des avis est prévue pour le 1er mai. La parution de nos avis est reportée au 15 mai.

Partager cet article
Repost0
5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 05:00

Formule préférée La formule préférée du professeur de Yoko Ogawa

Editions Babel

244 pages

Roman japonais

Lu dans le cadre du challenge Dragon 2012 organisé par Catherine.

 

Dragon 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce roman nous livre ici une rencontre d'une aide ménagère (la narratrice) et d'un ancien mathématicien chez qui elle vient faire le ménage. Mais ce n'est pas seulement cette rencontre qui est au centre du roman c'est aussi celle avec les mathématiques. Les mathématiques de hauts niveaux mais qui prennent ici une apparence bien plus poétique et élégante que celle que l'on peut avoir d'habitude.

 

Malheureusement, le mathématicien a eu un accident de voiture qui lui a laissé comme séquelle une capacité de mémoire limitée à 80 minutes. Il garde toutefois sa mémoire de ce qui s'est passé avant l'accident.

 

Le contact est un peu difficile à s'établir au début mais petit à petit se créer une complicité où les mathématiques servent de lien. Il y a aussi Root, le fils de 10 ans de l'aide ménagère qui partage cette relation avec comme point commun avec le professeur la passion du base-ball.

 

J'ai beaucoup aimé cette alchimie qui s'est crée avec ces trois personnages. Chacun apportant beaucoup aux deux autres sans s'en rendre compte.

Toute l'histoire se passe principalement dans le modeste pavillon du professeur sans toutefois m'avoir apporter la sensation d'étouffement. Les quelques sorties entreprises donnent l'occasion de connaître autrement le professeur. De faire deviner ce qu'il a été mais en même temps ce qu'il est devenu. Je ne sais pas si je suis claire dans mon propos mais je ne sais pas comment le dire autrement. Son habitude de se coller des notes sur son corps pour lui servir de mémoire m'a fait à la fois sourire et de la peine. C'était comme un message pour nous lecteurs de bien se rappeler de temps en temps la conditions dans laquelle il vivait.

 

Ce qui m'a surpris au début c'est le ton de la narratrice. Je le trouvait un peu trop lisse. Je pense que cela était peut-être pour marquer sa condition sociale, le respect envers le professeur et peut-être aussi un trait de caractère d'une personne calme et bonne.

 

Concernant les maths, le domaine du professeur était celui des nombres premiers. Un domaine qui m'est a priori plus sympathique que d'autres. Mais tout comme l'aide ménagère, je fus surprise par tous les chemins que l'on peut parcourir avec eux. Il me semble d'ailleurs que les mathématiciens au contact des chiffres finissent par les considérer comme une personne à part entière en leur attribuant à chacun une personnalité bien définie.

 

Quant au base-ball je suis sure que les passionnés y trouveront leur compte. Ca part dans de telles descriptions que parfois j'avais bien hâte de retourner aux mathématiques. Je suis bien désolée de n'avoir toujours pas très bien compris la règle du jeu d'ailleurs.

 

Pour conclure, je dirai que c'est une histoire qui est écrit avec beaucoup de finesse. Où il ressort beaucoup d'émotions, de sérénité et de communion de ces trois personnages.

Une belle histoire quoi.

eπi + 1 = 0

 

"Qu'il ne puisse toujours pas se souvenir de mon existence au bout de plusieurs jours semblait ne pas être faux. La note avec le dessin de mon visage accrochée à sa manche lui apprenait seulement que ce n'était pas sa première rencontre avec moi ; elle n'était d'aucune utilité pour ressusciter en lui les heures que nous avions passées ensemble".

 

"- Les nombres existaient déjà il y a si longtemps ?

- Bien sûr. Vous pensiez qu'ils étaient apparus vers la fin de l'époque d'Edo, peut-être ? Les nombres existaient déjà avant l'apparition de l'homme, que dis-je, avant celle du monde.

- Aah, vraiment ? Je pensais que c'étaient les hommes qui avaient découvert les chiffres.

- Non, c'est faux. Si c'étaient eux personne ne ferait autant d'efforts et on n'aurait pas besoin des mathématiciens. Personne n'a été témoin de leur processus d'apparition. Quand on les a remarqués, ils étaient déjà là."

 

"Parce que pour les problèmes il y a un rythme, tu vois. C'est comme avec la musique. Si tu arrives à trouver le rythme en le lisant, tu découvres la totalité du problème, et tu peux même avoir une idée des endroits suspects où il pourrait y avoir des pièges dissimulés".

 

 

  L'avis d'A Girl avec qui j'ai fait la lecture commune

 L'avis de Céline

 L'avis de Kikine (une pause lecture)

 

 

 

Partager cet article
Repost0
27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 13:34

Pres-du-corps.jpg Près du corps d'Arnaud Guillon

Edition Plon Pocket - 2007

111 pages

 

 

Quatrième de couverture :

 

Daddy est mort. C'était le grand-père, le patriarche, le chef. Quatre-vingt-onze ans d'une existence bien remplie, passée à aimer les plantes, les femmes et les belles voitures. Une nouvelle fois, une dernière fois peut-être, toute la famille va se retrouver en bord de mer dans sa villa normande, lieu de tant de souvenirs. Les uns après les autres, ceux-ci resurgissent, au détour d'une conversation, d'une confession à demi-mot, d'une promenade ensoleillée ou d'un visage entraperçu. Des anecdotes drôles ou touchantes, de lourds secrets, de vieilles blessures... Car l'heure des derniers adieux marque aussi pour chacun celle des premiers bilans.

 

A moi la parole :

 

J'ai découvert là un auteur dont le style m'a bien plu. Son écriture loin d'en faire trop parvient à ressortir l'émotion de chacun des personnages qui se retrouvent dans la maison de Daddy qui vient de mourir. Ce Daddy tout le monde l'aimait, il semble avoir était un bon vivant, très cultivé et passionné et dont la compagnie était très agréable.

Le narrateur est le petit fils de Daddy, Il évoque dans ces pensées tous les souvenirs qui lui reviennent. Ses souvenirs sont parfois nostalgiques, parfois ils semblent très éloignés du présent sans aucune continuité. Et puis il y a aussi ceux des autres membres de la famille et des proches. L'atmosphère est bien celle d'un deuil  sans pour autant être pesante. C'est un temps mort, l'occasion des retrouvailles, celle de faire le point et de se livrer quelques confidences, de se sentir entouré ou bien très éloigné de ceux avec qui l'on a pourtant de grands souvenirs d'enfance.

Ce temps mort paraît redistribuer les cartes pour repartir avec d'autres bases pour les uns et les autres. Les enfants sont là aussi et leur âge ne leur permet pas de prendre conscience de tout ce qui se déroule ce qui allège un peu l'ambiance parfois et ramène aussi au présent.

 

Avec les mots de cet auteur j'ai aussi senti toutes les odeurs que le narrateur trouvait partout où il se trouvait. Celle du jardin, celle de la mer, celle du cuir, celle de la maison, du café au petit déjeuner. J'aime les livres qui ne sentent pas que le papier. J'aime quand ils arrivent à si bien retransmettre l'atmosphère et le ressenti.

 

Les autres livres de l'auteur :

 

Daisy printemps 69

Ecume Palace

15 août

Hits parade

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 10:38

oncle petros 

L'oncle Petros et la conjecture de Goldbach

Apostolos Doxiadis

Editions Points - 1992

204 pages

amour-coeur-00011.gif

 

 

 

Le vieil oncle Petros qui vit dans une petite maison près d'Athènes est-il un des grands ratés de la science ou le Prométhée de la théorie des nombres ? Lorsqu'il meurt, il fait don à son neveu préféré de sa bibliothèque de livres scientifiques. Celui-ci raconte alors quelles ont été ses relations avec cet homme peu commun et quel a été son destin. Une conjecture mathématique irrésolue depuis deux siècles, un oncle mathématicien rendu fou par la recherche de la solution, un neveu qui enquête, avec ce polar des nombres premiers, Apostolos Doxiadis a réussi un roman parfaitement original et attachant, salué par les communautés mathématiques et littéraires anglo-saxonnes comme un exploit qui force l'admiration de deux mondes peu habitués à se rencontrer.

 

Tout d'abord je tiens à remercier A Girl qui m'a entraîné dans cette lecture commune. Seule je ne me serai certainement pas aventurée à lire ce livre au titre impressionnant.

Au final ce fut pour moi une lecture coup de coeur. Et je comprend mieux maintenant le commentaire de la quatrième de couverture qui note, je cite :"que les communautés mathématique et littéraire anglo-saxonnes ont salué comme un exploit qui force l'admiration de deux mondes peu habitués à se rencontrer".

 

J'ai trouvé ce roman facile à lire malgré un passage très mathématique où je me suis sentie un peu perdue et n'arrivant pas à comprendre où on aller en venir. Après ce passage finalement nécessaire pour la compréhension du monde mathématique de haut niveau, l'histoire m'a parue passionnante, intense.

 

Les matheux y trouvent de bonnes formules et des raisonnements mathématiques qui les enchanterons. Quant aux littéraires les phrases définissant les chiffres et les formules sont absolument délicieuses. Écrit à la première personne du singulier, il m'a semblé être bien proche de cet oncle si particulier.

 

Voici quelques extraits avant de poursuivre mon billet.

 

Pour les matheux :

 

"Il indiqua ce qu'était dans ses grandes lignes l'immense découverte de Gödel. Il commença par Euclide et sa vision des constructions mathématiques prenant des axiomes pour base pour aboutir aux théorèmes, au moyen des outils de l'induction logique la plus rigoureuse. Après quoi, il franchit allègrement vingt-deux siècles pour en arriver au "second problème d'Hilbert" et survoler les formulations de Russell et Whitehead dans leurs Principia Mathématica (oeuvre monumentale publiée en 1910, dans laquelle ils entreprennent la tâche titanesque d'ériger tout l'édifice des mathématiques sur les fondations solides de la logique), et il acheva par l'exposé, dans les termes les plus simples possible, de ce qu'était le théorème de l'incomplétude".

 

Un autre ?

 

Sur la distributions des nombres premiers :"La distribution (à savoir, la quantité de nombres premiers inférieurs à une intégrale donnée n) et la structure de leur enchaînement, formule variable selon laquelle, à partir d'un certain nombre premier pn+1 suivant. Il arrive souvent (ou même avec une fréquence infinie, selon une hypothèse) que des nombres premiers ne soient séparés que par deux entiers, par couples tels que 5 et 7, 11 et 13, 41 et 43 ou 9 857 et 9 859. Il existe néanmoins des exemples où deux nombres premiers consécutifs sont séparés par des centaines, des milliers ou des millions d'entiers non premiers. Il est même très facile de prouver que, pour tout entier donné k, on trouvera une succession d'entiers k ne contenant aucun nombre premier".

 

Je me suis vite sentie larguée devant de telles formulations mais elle m'ont permise d'entrevoir la vie d'un cerveau en pleine réflexion de mathématiques de haut vol dont je ne peux qu'être admirative.

 

Maintenant voici les belles phrases pour ceux et celles qui ont plutôt un penchant pour les mots :

 

"On pourrait alors comparer les mathématiques à un arbre, pourvu de solides racines (les axiomes), avec un troncs robuste (la démonstration rigoureuse) et des rameaux de plus en plus longs aux fleurs luxuriantes - les théorèmes.

 

"Par suite, certains nombres spécifiques affluèrent dans ses rêves. Peu à peu, la cohue des nombres entiers qui peuplait les drames nocturnes laissa émerger des personnalités plus remarquables, voire des acteurs de premier plan. Ainsi 65, qui apparaissait sous la forme d'un gentleman de la City, chapeau melon et parapluie roulé, régulièrement accompagné de l'un de ses diviseurs premiers, 13, une espèce de gnome bondissant aux allures de farfadet. 333 était un gos bonhomme malpropre qui arrachait des morceaux de nourriture de la bouche de ses cousins, 222 et 111. 8 9191, également connu sous le nom de "nombre de Mersenne", se présentait toujours sous les traits d'un gavroche, parisien, un mégot perpétuellement collé aux lèvres, comme de bien entendu !".

 

Pour en revenir à l'histoire qui se passe donc en Grèce et dont le narrateur neveu de Petros Papachristos grand mathématicien qui voua sa vie à la conjecture de Goldbach tient à lui rendre hommage.

La conjecture de Goldbach considérée comme l'un des plus difficiles problèmes mathématiques jamais résolus depuis deux siècles m'a beaucoup surprise dans sa formulation. Je m'attendais à un énoncé illisible pour mon niveau mais voici ce que je lu : démontrer que tout nombre pair supérieur à 2 est la somme de deux nombres premiers.!!! Oui, ça paraît simple à lire mais cela fait quand même deux siècles que personnes n'a pu le démontrer.

 

Depuis l'enfance du neveu, ces deux personnages s'apprécie mutuellement. Le neveu qui considère son oncle comme un être doux et réservé est toujours surpris de l'opinion dont font preuve les autres membres de la famille en le traitant de raté. Il est bien surpris lorsqu'il apprend que son oncle qui passent ses journées à jardiniers fut un homme doué pour les mathématiques et y voua toute sa jeunesse et sa carrière.  Cela à pour conséquence de développer chez le neveu un grand intérêt pour cette matière. Devenu étudiant il compte bien entreprendre également des études dans cette branche. A son grand étonnement plutôt que d'être encouragé par son oncle, ce dernier cherche plutôt à l'en dissuadé en lui formulant que l'on naît mathématicien, on ne le devient pas. Le neveu entreprend tout de même des études et toujours très intrigué par son oncle cherchera a en connaître davantage. Sa rencontre avec un autre étudiant Sammy lui permettra par différents biais de découvrir bien mieux cet oncle si mystérieux et les raisons pour lesquels il n'a jamais été connu et surtout les raisons pour lesquels il a arrêté définitivement ses recherches. Dans un environnement de formules bien compliquées pour les simples mortels et l'approche de savants de tous les domaines mathématiques on finit par mieux comprendre les motivations de ces derniers, mais également d'apprécier notre simple vie à voir la plupart de ces grands savants frôler la folie lorsqu'il n'y sombre pas.

 

Très bien mené, ce roman est espoutouflant de clareté sur cet univers, la ténacité du neveu pour amené son oncle à lui confié les ambitions et l'obssession qui l'on conduit à ses recherches et aussi les raisons de son abandon. Il y ressort de ces entretiens mathématiques beaucoup d'admiration, de colère, de résignation, de vengeance, de confusion, de complicité et il m'a même semblé aussi de tendresse.

 

Un roman passionnant qui ne manque pas d'humour et abordable quelque soit le niveau de math que l'on a. Il serait dommage de passer à côté.

 

Conclusion : je ne regarderai plus les haricots secs et les fèves avec le même regard. J'aurai à chaque fois une pensée pour l'oncle Petros.

 

 

  Voir l'avis d' A Girl

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 13:31

Chienne de vie Helle HelleChienne de vie de Helle Helle

Edition Le serpent à plumes

roman danois traduit par Catherine Lise Dubost - 2011

230 pages

 

Ce livre pris lors de mon passage au salon du livre et dédicacé par l'auteur je voulais le lire mais pas juste après l'avoir acheté. En mars c'est déjà le début du printemps. Je voulais qu'il fasse plus froid, comme dans le livre, me sentir bien au chaud chez moi.

C'est donc fait mais je ne viens pas de le finir. Je l'ai terminé il y a bien deux ou trois mois. La critique que j'avais préparé à disparu après un bug de l'ordinateur.

Je tâche aujourd'hui de faire ressortir aujourd'hui mes impressions qui seront peut-être moins nette qu'après avoir refermée mon livre.

 

 

 

 

 

Bente est à la dérive. Après avoir abandonné son travail, son domicile, son mari elle cherche un endroit pour pleurer. Elle atterrit dans un petit coin du Danemark.

Adoptée par Cocote et Johnny elle s'installe chez eux et partage leur quotidien. Les journées sont remplies de petits riens qui semblent pourtant pleins de valeur. Bente partage leur café, la chaleur du bois qui brûle dans leur cheminée. Les journées s'écoulent tranquillement, paisiblement.

 

Dans ce roman les détails décrivent les gestes, les objets posés dans un panier, sur une étagère, les vêtements, les moments passés avec les chiens. Mais les détails ne décrivent pas les personnages, tout du moins leur physique. Ce qui transparaît c'est plutôt leur conversation, leurs échanges. L'état d'esprit de Bente se lit entre les lignes à travers ces phrases qui ne laissent pas indifférent.

 

Je me suis attendue à plusieurs reprises d'un rebondissement mais les pages se sont succèdées jusqu'à la fin avec le même rythme.  Au fur et à mesure de la lecture des retours dans son passé nous révèle un peu plus sur elle.

 

La vie qu'elle mène et les rencontres qu'elle fait semble la laisser indifférente pourtant elle ne semble pas vouloir repartir mais plutôt s'installer davantage dans ce havre de paix où tout semble la retenir.

 

Je ne saurai expliquer le charme qui s'est opéré à la lecture de ce roman. Un mystère que je n'arrive pas à dévoiler lors de mes lectures nordiques. Elles ne sont pas nombreuses à ce jour mais me surprennent toujours.

 

 

Partager cet article
Repost0
17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 12:25

Marins perdusLes marins perdus – Jean-Claude Izzo

Editeur : J’ai lu
311 Pages
Roman drame



 

 

 

Jean-Claude Izzo 
Né à Marseille en 1945, il disparaît en 2000. Auteur de romans policiers, dont la célèbre trilogie Total Khéops, Chourmo et Soléa, dans lesquels sa ville natale est un personnage à part entière, Jean-Claude Izzo était aussi poète. Les éditions J’ai lu ont également publié son roman Le soleil des mourants.
Pour en connaître un peu plus sur Jean-Claude Izzo voici son site : par ici



Un cargo accoste à Marseille et n’en bouge plus, abandonné par son armateur. L’équipage composé de marins venus des quatre coins de la terre quitte le navire et tente de retrouver un emploi ou retourne au pays.
Seuls deux marins font le choix de rester. Abdul Aziz le capitaine et Diamantis son second. Commence alors pour eux une mise au point sur leur vie, celle de marin, d’homme, d’amant. Ils se dévoilent un peu, se font quelques confidences mais restent tout de même très pudiques.
Ils seront alors rejoints par Nedim, un marin qu’une mésaventure a obligé de revenir trouver refuge sur le bateau.
L’histoire se raconte entre présent et passé avec de longs passages comme pour marquer la solitude de ces trois marins.
Leur point commun est la mer où chacun y a trouvé une raison de vivre au prix de sacrifier tout le reste et même les personnes qu’ils aiment. Ils perdent leurs repères sur terre.

« Il lui était impossible de se dire « je vais rentrer et attendre ». C’était ça être navigateur. Attendre n’existait pas. Seul partir avait un sens. Partir, revenir. Même ceux qui avaient une famille raisonnaient ainsi. Ou presque. »

Chacun est donc confronté à sa propre réalité que la terre semble leur imposer et  chacun cherche son propre chemin par ses réflexions mais aussi auprès d’autres personnages qu’ils rencontrent dans cette ville de Marseille où ils se sentent si familiers.

« Pourquoi lui avait-il fallu réciter Ritsos ? Qu’est-ce qui lui était passé par la tête, à cet instant ? Il l’ignorait. On ignore toujours pourquoi, et comment, un souvenir vous remonte à la gorge. Ils sont là, c’est tout. Prêts à sauter sur l’occasion. Pour vous tirer vers des mondes perdus. Les souvenirs, quels qu’ils soient, même les plus beaux ou les plus insignifiants, sont des instants de la vie qu’on a gâchés. Les témoins de nos actes inaboutis. Ils ne ressurgissent que pour tenter de trouver un accomplissement. Ou un explication ».

Abdul Azziz est confronté au choix entre la vie de marin qui lui apporte toute l’essence de sa vie et celle de mari avec la femme qu’il aime mais où il ne voit qu’une existence morne.

Diamantis part à la recherche de la femme qu’il a aimée il y a plus de vingt ans afin de lui permettre de faire le point et retrouver un sens dans sa vie. Sa recherche est périlleuse et ne pourra aboutir qu’en payant le prix fort, pour lui mais aussi ses compagnons.

Nedim, jeune et fougueux cherche sa voix sans trop savoir s’y prendre. La mer est bien moins importante pour lui que pour les deux autres.

Malgré un sujet quelque peu tragique les personnages de Jean-Claude Izzo blessés profondément par la vie n’en sont pas pour autant anéantis. Jean-Claude Izzo apporte un témoignage de la vie de marins comme il en existe beaucoup. On y trouve dans ce roman, de la solidarité et de l’humanisme.

Comme a son habitude ses descriptions de la ville de Marseille en font pour le lecteur une agréable visite bien que l’ambiance y est parfois violente et noire.

Un roman pour lequel j’ai eu plaisir à lire.

 

***

 

Adaptation au cinéma en 2003 par Claire Devers avec :
Bernard Giraudeau (Diamentis), Marie Trintignant (Mariette), Audrey Tautou (Lalla), Miki Manojlovic (Abdul Aziz), Sergio Peris Mencheta (Nedim), Norha Khouadra (Gay), Darry Cowl (Falco), Dakary Sangare (Ousbène)

 

 

Marins perdus film

 

 

Adaptation en BD en 2008, dessinateur : Clément Belin aux éditions Futuropolis.

 

Marins perdus bd

 

 

Site officiel de Jean-Claude Izzo


Partager cet article
Repost0
1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 14:20

Pierre-et-Jean-copie-1.jpg

 

Pierre et Jean de Maupassant

Editions Le Livre de Poche

192 pages

Roman/nouvelles

 


Une famille de petits bourgeois installées depuis peu au Havre vit une existence paisible occupée la plupart de son temps à des loisirs tournés vers la mer.

Pierre et Jean sont les deux frères présentés rapidement en opposition. Ils le sont à bien des égards. L’un, le cadet est blond et d’un tempérament paisible. Il vient de terminer ses études de droit. L’autre, l’aîné de cinq ans est brun et d’un tempérament plus sombre et emporté. Il est médecin.

Dès la première scène, pendant une balade en mer familiale les deux frères sont mis en rivalité pour démontrer leur vigueur devant Madame de Rosémilly amie de la famille.

Cette opposition sera présente tout au long de l’histoire, elle en sera même le principal sujet.

La vie paisible de cette famille sera chamboulée après l’annonce de l’héritage d’un ancien ami de la famille mais dont seul Jean est destinataire ce qui laisse Pierre perplexe.

 

A ce stade de lecture nous faisons connaissance des personnages se limitant aux quatre membres de la famille et deux proches. Le roman est donc enfermé dans cette histoire de famille. Les personnages secondaires, la petite bonne de brasserie et le pharmacien n’apporte même pas le secours désiré par Pierre mais le renvoient plutôt vers la réalité du problème.

 

La mère, Madame Roland est décrite comme une personne adorée de ces fils, au comportement bourgeois, agréable.

Le père, Monsieur Roland est un personnage naïf toujours réjoui par les évènements sans se poser davantage de question. Il paraît sorti d’un vaudeville.

 

L’histoire se poursuit à travers les pensées de Pierre. Sa jalousie (qu’il cherche pourtant à combattre) envers son frère ne cesse d’accroître. De plus les soupçons d’adultère portés vis à vis de sa mère se transforment en certitude. Il n’aura alors de cesse de la harceler jusqu’à ce qu’elle avoue. Pierre semble tout perdre dans cette histoire au contraire de Jean qui devient riche, va se marier, s’installer et semble gagner une place légitime au sein de sa famille au risque d’en exclure son frère.

 

Le comportements de ses deux frères ainsi que de leur mère est fort bien décrit avec pourtant peu de dialogue. Leur relation s’en voit modifiée. Pierre, fils légitime se voit poussé à quitter sa famille pour laisser la place au fils illégitime. Il s’engage alors sur un bateau La Lorraine.

 

La mer a une place importante dans l’histoire. Elle est présente depuis le début jusqu’à la fin et est également très symbolique.

 

Un roman que j’ai trouvé très riche par tout son jeu de mise en scène et tout ce qui ressort des relations des différents personnages. A relire peut-être.

Partager cet article
Repost0
27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 18:45

Un été dans l’Ouest – Philippe Labro

Editons Folio

284 pages

 

« Rien ne vous prépare à l’Ouest », dit le narrateur, l’étudiant étranger de Philippe Labro, parti travailler tout un été dans les montagnes du Colorado. Pour atteindre ce territoire irréel et sauvage, il est d’abord confronté au peuple de la « route ». Il rencontre Amy, la fille Clarke, aux cheveux fous, qui exhalent des senteurs de fleurs séchées – la liberé même. Il vivra avec elle un grand amour, fulgurant, dont le souvenir ne cessera de le hanter. Dans l’Ouest, c’est un autre monde, celui d’hommes porteurs de mystère : Bill, colosse impénétrable, recherché par d’étranges motards ; Dick, et son regard insensé de cascadeur ; Mack, qui l’initie aux secrets de la forêt. Au terme de cette aventure initiatique, qu’est devenu le jeune homme ignorant, apeuré, assoiffé de vivre et de savoir qui se faisait appeler Frenchy ?

 

A moi la parole :

 

Suite de L’étudiant étranger, Un été dans l’Ouest raconte le séjour du nommé Frenchy qui part travailler dans les forêts du Colorado.

Les rencontres qu’il y fera seront d’un tout autre genre de celles faites à l’université. La différence qu’on lui fera ressentir ne sera moins établie sur ses origines que sur son statut d’homme qui a de l’instruction.

Ce sera une lutte quotidienne pour garder sont travail et sa place au sein du groupe mais aussi l’occasion d’amitiés et de rencontres riches et marquantes.

Une belle histoire de relations humaines. Philippe Labro nous raconte sans détour cette rencontre avec cette région des Etats-Unis et les hommes.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Une pause livre
  • : Je ne suis pas tombée dans la marmite de la lecture petite, j'ai tout fait pour l'éviter. J'ai bien lu les grands classique Club des Cinq, Fantomette, Lucky Luke, Astérix et surtout Caroline. Mais pas de quoi devenir une lectrice ravageuse. Ca m'a pris beaucoup plus tard et je me souviens encore de ce plaisir et de ce déclic. Depuis, la découverte des blogs et blogeurs(ses) mes lectures ont évoluées et le plaisir de partager n'est pas pour me déplaire. La bande dessinée est restée un intemporel pour moi. Sinon j'ai mes périodes romans, classiques, voyages, lectures françaises ou étrangères et c'est selon le moment et l'inspiration. Quelques billets sur des sorties viennent de temps en temps alimenter le blog. Ouvert depuis mars 2011 mon blog a quelques fois végété. C'est d'ailleurs le cas depuis fin 2015. Remotivée, je le relance et le dépoussière un peu. Pour commencer je ne suis plus Loo mais Milou et d'ici quelques temps je verrai pour la suite.
  • Contact

Profil

  • Milou

Recherche

Traducteur

 

En ce moment

 

Bientôt

 

 Lecture commune pour mai 
avec AGirl et Keisha :

 

D'où venez-vous ?

Map