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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 20:35

 

 

 

smiley coeur

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  Comment les Français ont inventé la haute couture,
la grande cuisine, les cafés chic, le raffinement et l'élégance

Traduit de l'américain par Marianne Audouard
 

Joan DeJean, grande spécialiste du dix-septième siècle français, diplômée de l'Université de Yale, est l'auteur de sept ouvrages sur la littérature, l'histoire et la culture françaises sous Louis XIV. Elle est professeur honoraire de français à l'Université de Pennsylvanie, et a également enseigné à Yale et à Princeton.

Une vie de luxe  

Dans le monde entier, pour les grandes occasions, on sable le champagne. Le diamant est la pierre précieuse par excellence, synonyme de richesse, de pouvoir et d'engagement amoureux. Les fashion victims sont prêtes à tout pour se procurer le dernier accessoire tendance et n'envisagent pas de se faire couper les cheveux ailleurs que chez le styliste le plus " mode " de la ville. Pourquoi en est-il ainsi ?
Tous ces mystères de la vie mondaine - et bien d'autres encore - sont devenus des sujets de préoccupation au cours de la même période, cruciale dans l'histoire de l'élégance et du luxe. Louis XIV, jeune roi charismatique doté d'un sens aigu du style et de l'histoire, se mit alors en tête de faire entrer la France dans la légende. Au début de son règne, la France n'était pas spécialement associée à l'élégance ou au luxe. A la fin de son règne, l'ensemble du monde occidental reconnaissait les Français comme les arbitres incontestables en matière de style et de goût, et le pays s'était trouvé une mission économique : régner en maître sur les produits de luxe.

 

Les pages qui suivent retracent les origines de la mode et de la gastronomie, le processus qui a permis d'introduire les produits de luxe et le luxe en tant que tel dans la vie des Occidentaux. On verra comment ce jeune roi réussit à donner à la culture de son pays une définition unique et à fixer de nouvelles règles en matière de gastronomie, de mode et de décoration intérieure - règles qui, aujourd'hui encore, gouvernent notre conception du style.


Ce fut une époque unique, la plus importante de l'histoire du luxe et de l'élégance. Dans les dernières décennies du XVIIe siècle, Louis XIV décida de faire de Paris la capitale mondiale de l'élégance. Grâce à lui, le style et le raffinement prirent une importance considérable dans tout le pays - et bien au-delà.
Cette extraordinaire vague de créativité qui a déferlé sur la France sous l'autorité de Louis XIV a libéré des désirs qui nous semblent à présent fondamentaux. A travers l'histoire de Louis XIV et de la France à ce moment clé, entre 1660 et 1715 (date de la mort du Roi), on comprend mieux comment et pourquoi pays et villes acquièrent telle personnalité, telle définition spécifique. Dans la plupart des cas, il est impossible d'attribuer ces images nationales à une personne précise. Les caractéristiques sur lesquelles elles sont fondées - la propreté des Hollandais, la précision des Allemands - sont le produit d'un masque socio psychologique commun à l'ensemble d'un peuple. Pourtant, dans le cas de la France, cette personnalité nationale fut délibérément élaborée : ce fut en quelque sorte, à l'échelle de toute une nation, la première grande opération de marketing.


Au XVIe siècle, la France n'était pas considérée comme le pays européen le plus élégant ou le plus sophistiqué. Cent ans plus tard, la France avait acquis le monopole de la culture, de la classe et de la vie de luxe, monopole dont elle jouit encore aujourd'hui. Au cours de la même période, Paris avait évincé toutes ses rivales, comme Venise, Londres, Amsterdam, et était reconnue de par le monde entier comme la ville de l'élégance, du raffinement et même de l'amour. Dès l

e XVIIe siècle, les voyageurs commencèrent à dire ce que continuent d'affirmer les écrivains et les réalisateurs de nos jours : Paris est une ville magique.


Le plus remarquable, c'est que dès lors, tout le monde se mit à désirer cette fameuse touche de magie : le luxe, l'élégance et le raffinement étaient maintenant pris en considération dans une mesure inconcevable jusqu'alors. Dans certains cercles restreints et élitistes, on avait toujours aspiré à déguster des mets raffinés et à porter des robes élégantes. Certaines des modes décrites dans cet ouvrage avaient connu des précédents, notamment dans la Rome antique, ou dans l'Italie de la Renaissance par exemple.


Cependant, tous les moments de l'histoire où une certaine manière de vivre a prévalu diffèrent de ce qui fut mis en place dans la France du XVIIe siècle sur trois points essentiels. D'abord, leur impact a toujours été extrêmement limité : seul un très petit nombre de personnes, à l'extérieur des frontières de l'Italie, s'habillaient et mangeaient à la mode italienne, et même à l'intérieur du pays, ce nouveau luxe ne s'était guère répandu au-delà des cercles proches de la Cour. Ensuite, les repas étaient sans doute somptueux et les robes magnifiques, pourtant aucune de ces modes n'est aujourd'hui copiée. Enfin, jamais auparavant une ville n'avait régné sur l'empire du style et du raffinement de façon durable. Dans les années 1660, Paris entama un règne sur le monde du luxe qui se poursuit de nos jours, trois siècles et demi plus tard.

 
Les institutions, les valeurs et les produits qui virent le jour sous l'égide de Louis XIV marquèrent aussi le début d'une ère radicalement nouvelle dans le domaine du luxe. Pour la première fois, les nouvelles règles en matière d'élégance et de raffinement transcendèrent toutes les frontières, géographiques ou sociales. Une vendeuse française n'aurait certainement pas pu se permettre d'acquérir le dernier ensemble à la mode, mais quand bien même elle n'eût convoité qu'un simple accessoire, il fallait qu'il soit le plus chic et le plus beau. Dans toutes les villes d'Europe, on devenait esclave de la cuisine, du style, de la mode à la française. Comme le déclarait en 1687 Christian Thomasius, homme de loi et philosophe allemand : " Aujourd'hui, nous voulons que tout soit français. Vêtements français, plats français, meubles français.

 

En raison de l'extraordinaire suprématie de la culture française, et bien que cet ouvrage traite de phénomènes inventés en France, l'histoire qu'il raconte n'appartient pas uniquement à celle de ce pays. Louis XIV a changé bien plus de choses que l'image de sa patrie : la nouvelle image de la France eut un effet considérable sur le reste du monde occidental et, bien souvent aussi, sur d'autres contrées plus lointaines.


Le remodelage de la France n'eut pas lieu parce que les Français étaient, par une mystérieuse opération, devenus plus élégants, ou parce qu'ils avaient brusquement subi une transformation génétique leur procurant les palais les plus raffinés du monde. Il est vrai qu'aujourd'hui tout du moins, les Français ont des traits de caractère qui confirment cette image nationale : ils aiment parler de nourriture, en particulier lorsqu'ils sont en train d'avaler de copieux repas ; un pourcentage anormalement élevé de femmes françaises bénéficient d'une fabuleuse anatomie, ce qui leur permet de mettre en valeur tout ce que la mode a créé pour elles, sans avoir jamais besoin de se faire suer en cours d'aérobic. Peu importe que nous n'ayons aucun moyen de savoir si c'était déjà vrai au XVIIe siècle - en tout cas une chose est claire : la transformation des Français en gourmets et en reines de la mode n'était pas seulement, tant s'en faut, affaire de propension nationale. C'était une affaire d'Etat.


Au cours de l'été 1676, Louis XIV mit en œuvre ce que d'aucuns considérèrent comme une excentricité de plus mais qui faisait partie de son projet d'embellissement de Paris. Il importa des centaines de cygnes très coûteux pour conférer à la Seine une note d'élégance. Il fit installer une colonie de cygnes sur une petite île située en face de la promenad

e la plus fréquentée de la capitale, le Cours-la-Reine. Ainsi, Parisiens et touristes pouvaient s'y promener et exhiber leurs toutes dernières folies, tout en observant ces oiseaux exotiques, disposés le long de la route menant de Paris à Versailles. Certains esprits critiques firent remarquer que les oiseaux n'étaient pas adaptés pour supporter les eaux polluées et encombrées du fleuve, sur lequel naviguaient alors tous les transports de marchandises. Le Roi cependant ne voulut rien entendre. Il recherchait avant tout le raffinement, et était décidé à mener son projet à bien. Le lecteur ne sera pas surpris d'apprendre qu'en dépit des nombreuses lois promulguées dans le but de protéger leurs nids, un grand nombre d'oiseaux moururent. Fait étonnant en revanche, beaucoup survécurent, et un demi-siècle plus tard, le chef de la police parisienne était encore personnellement chargé de veiller à leur bien-être.


Louis XIV semblait avoir une idée précise de l'image qu'il voulait donner de Paris ou de la France, toute de grâce et d'élégance, d'opulence et de raffinement. Pour atteindre son objectif, il prêtait attention aux moindres détails, qu'il s'agisse des cygnes ou des réverbères de la capitale ou encore des talons des souliers masculins. Voltaire, grand admirateur du Roi, remarqua dans son Siècle de Louis XIV que le roi pensait à tout et fut lui-même à l'origine des nombreuses " grandes choses " qui marquèrent son règne.
Dans presque tous les cas, non seulement il parvint à ses fins, mais ses réalisations sont devenues synonymes de ce qui, à nos yeux, est intrinsèquement français et l'essence même du style.

Ce que j'en ai pensé :
C’est parce que je m’intéresse à Louis XIV et Versailles que j’ai voulu lire ce livre. Mais il peut tout aussi bien plaire à ceux qui s’intéresse à la mode, au marketing, voire tout simplement à l’histoire de France. J’ai appris beaucoup de choses car ce livre est très riche et l’auteur paraît bien connaître le sujet, de plus elle a de l’humour. Il y a quelques parties que j’ai trouvé moins intéressantes mais dans l’ensemble c’est  une très bonne lecture qui m’a permis de mieux cerner certaines caractéristiques françaises. J’y ai trouvé aussi une bonne mise en scène qui retrace bien l’idée de départ ou la création pour chaque thème abordé avec son évolution et la manière dont les choses se sont finalement imposées jusqu’à aujourd’hui.

 

 

En quelques mots donc j’ai trouvé le livre original et très intéressant.

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 17:54

 

 

 

 

 

 

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Nouvelle

 

Nombre de pages : 119

  

Quatrième de couverture :

 

Quand la douleur ou le désarroi est trop fort, quand les émotions nous bousculent, le bruit, l'odeur, le simple mouvement d'un arbre ou d'une source peuvent nous apaiser. Omniprésente dans ces nouvelles inédites de Kressmann Taylor, la nature est la grande consolatrice.
Confrontés à un père tyrannique, à un professeur frustré, à des adultes mensongers, les jeunes adolescents mis en scène avec subtilité par l'auteur ne retrouvent leur équilibre profond que dans cette immersion hors des hommes. Humiliation, remords, mélancolie, solitude scandent ces quatre histoires toutes banales, toutes simples, faussement simples bien sûr car elles cristallisent admirablement nos ambiguïtés et nos tensions.
On reconnaît dans ces textes courts la sensibilité, la finesse d'analyse de l'auteur d'"Inconnu à cette adresse", sa capacité de saisir à vif nos déchirures, nos blessures minuscules. 

 

Mes impressions :


Je confirme le résumé, la nature décrite dans les nouvelles de Kressmann Taylor sont des petits moments de bonheur. Elle y est tellement bien décrite que nous avons la sensation de sentir l’herbe sous nos pieds, le vent sur le visage, les odeurs.

 

La description de la maison (car il y en a une dans chaque histoire) est toujours très bien détaillée. Une fois le décor planté nous faisons connaissance avec les personnages. Il y a généralement un enfant et des adultes.

 

Les enfants cherchent à faire leur place dans ce monde d’adultes mais leurs faux pas entraînent des conséquences bien trop lourdes à porter pour eux. Les adultes paraissent avoir coupé les ponts avec leur enfance depuis bien longtemps. Ils se retrouvent coincés avec leurs principes, leur soi-disant supériorité. Ils laissent un maigre choix aux enfants et leur confrontation ne parait destinée qu’à de bien tristes sorts.

 

J’ai beaucoup apprécié la précision que l’auteur a apportée pour décrire toutes ces émotions.

 

Des quatre nouvelles j’ai préféré les deux premières.

 

Humiliation et Remords : Racontées avec beaucoup de sensibilité le choix de ces deux garçons semble leur faire prendre un chemin qu’il n’avait pas envie. J’aurai tellement voulu les aider.

 

La troisième Mélancolie : L’histoire m’a touché mais finalement Stella s’en sort pas si mal dans la confrontation avec les adultes. A moins de ne pas avoir tout compris. Une belle histoire tout de même.

 

La quatrième Solitude : Celle où il n’y a que des adultes. Finement racontée.

 

Je n’hésiterai pas à lire d’autres histoires de Kressmann Taylor.

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  • : Une pause livre
  • : Je ne suis pas tombée dans la marmite de la lecture petite, j'ai tout fait pour l'éviter. J'ai bien lu les grands classique Club des Cinq, Fantomette, Lucky Luke, Astérix et surtout Caroline. Mais pas de quoi devenir une lectrice ravageuse. Ca m'a pris beaucoup plus tard et je me souviens encore de ce plaisir et de ce déclic. Depuis, la découverte des blogs et blogeurs(ses) mes lectures ont évoluées et le plaisir de partager n'est pas pour me déplaire. La bande dessinée est restée un intemporel pour moi. Sinon j'ai mes périodes romans, classiques, voyages, lectures françaises ou étrangères et c'est selon le moment et l'inspiration. Quelques billets sur des sorties viennent de temps en temps alimenter le blog. Ouvert depuis mars 2011 mon blog a quelques fois végété. C'est d'ailleurs le cas depuis fin 2015. Remotivée, je le relance et le dépoussière un peu. Pour commencer je ne suis plus Loo mais Milou et d'ici quelques temps je verrai pour la suite.
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