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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 05:00
Wazhazhe - Hervé Jubert & Benoît Séverac

Wazhazhe 
Hervé Jubert & Benoît Séverac
Roman policier 2018

Deuxième policier du Prix du lecteur. Lorsque je prend le livre je sais juste que ça parle d'indiens. Chouette ! J'adore déjà. Je me vois déjà partie sur les grands espaces du grand Ouest. Et bien pas du tout ! Il y a bien des indiens. Tout du moins un indien mais c'est en France que cela se passe. Dans le Sud-Ouest.

Bien que fiction, le roman est basé sur un fait réel. La venue d'indiens Osages en France à la rencontre de Charles X (1827/1829) pour lui exposer leur conditions de vie que leur imposent les américains.

Avec bien sur des rappels de cette période, l'histoire se déroule en 2017. Un Osage, Jack Marmont, se rend à Laprade dans le Tarn et Garonne pour recevoir un don de terre offert par le village, symbolisant l'amitié entre les deux communautés. Et Jack Marmont est un personnage que j'ai tout de suite adoré. Un homme qui s'impose par sa carrure et sa personnalité. Dans l'Oklahoma d'où il vient il est ranger, Homme Médecine. 

Lorsqu'il arrive, tout le monde ne lui souhaite pas la bienvenue. Une cérémonie doit célébré ce don mais Marmont annonce qu'il ne peut accepté ce don car il n'a pas reçu le signe. Commence alors la confrontation entre deux cultures. Le cartésien et le mystique.

 

 

 

 

 

 

 

A l'origine de cette histoire, lorsque le groupe d'Osage s'étaient rendu en France, un seul n'était jamais revenu sur sa terre natale. Disparu sans aucune explication. Et cet indien, nommé E Stah Sop Pe se, ou tout au moins son esprit se manifeste auprès  d'une fille de 10 ans, Lise.  Marmont et Lise vont finir par être mis en contact mais la fillette va être enlevée.

La gendarmerie dirigée par Claire Tourment va mettre tout en œuvre pour retrouver Lise. Marmont propose son aide. Une complicité et une complémentarité se créent entre Claire et Jack. 

J'ai trouvé ce policier assez original et bien ficelé. Original car la culture indienne y prend part. Marmont se fait chamane pour rentrer en contact avec E Stah Sop Pe ce qui apporte une aide particulière à l'enquête. Bien ficelé car même si je n'y ai pas trouvé un grand suspens il n'y a toutefois pas de temps mort. Gentil ou méchant, relou ou charmant, chaque personnage est intéressant. La fin est pas mal même si on la voit un peu venir mais pas en entier. Et puis il y a eu cette surprise au départ d'apprendre que des indiens avaient fait un si long chemin pour venir en France.

 

 

Un des articles trouvé sur le net sur le journal La dépêche 

D'autres idées de lectures sur les Osages :

Voyage chez les yeux pâles - Philippe Brassard

Les indiens Osages enfants des Eaux du Milieu - Marie-Claude Fledes-Strigler

Du Missouri à Montauban - Jean-Claude Drouilhet

 

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 05:00
Les demeurées - Jeanne Benameur

Les demeurées 
De Jeanne Benameur
Roman 2000

Depuis le temps que je souhaitais découvrir cette auteure, et bien voilà c'est donc fait avec Les demeurées.

Avant cette belle histoire d'amour, ce lien très fort entre une mère et sa fille,  l'écriture de Jeanne Benameur m'a impressionnée. Je ne sais trop comment l'exprimer mais il y a de la vie de ce qui est écrit, c'est fort et les sentiments sont très bien mis en relief. 

La petite se tient à la place exacte du mot lancé tout à l'heure dans l'air.

De l'abrutie, elle a le front étroit et l'angle trop large du coude avec l'épaule, un espace entre la main et chaque chose qui ne se comble pas.

A l'abrutie, il manque de joindre.

Rien n'est assez puissant pour aller faire aller le geste jusqu'à l'objet, l'esprit jusqu'à l'image. Le temps n'y fera rien. La mère et la fille, l'une dedans, l'autre dehors, sont des disjointes du monde.

Ainsi, le lien qui unit Luce à sa mère La Varienne est indestructible. Nul n'a réussi à le briser. Alors chacun au village les laisse faire leur vie sans  vraiment s'en préocupper. Elles vivent dans leur monde car, nul doute, elle sont idiotes, abruties, pas vraiment futes-futes.

Mais Luce à l'âge d'aller à l'école. Elle ne peut y échapper, même si c'est une abrutie. C'est Mademoiselle Solange l'institutrice qui insiste sur ce point. Peu importe les capacités de Luce, elle souhaite lui enseigner un minimum de savoir. Alors bien sur tout cela va perturber la symbiose entre la mère et la fille. Mademoiselle Solange persiste et ira jusqu'à franchir la frontière qui sépare l'univers des deux idiotes au monde extérieur. 

Jeanne Benameur nous dépeint très subtilement l'univers de Luce et de La Vaurienne. Le vide dans la tête, les gestes mécaniques sans repère de temps où d'un quelconque raisonnement.

La femme a oublié, prise à quelque autre geste. Rien ne la relie à ce qui l'occupait toute, la minute d'avant. Le regard des yeux pâles est rivé à 'instant, très près du corps lourd. L'esprit colle à chaque chose prise sous le regard. Aucun espace n'a réussi à écarter, même infimement, l'esprit de l'œil. Aucune place ne s'est faite là. L'intelligence a renoncé.

 

Les trois personnages souffriront à leur manière à un moment donné du passage de Luce à l'école. Pour Mademoiselle Solange, ce sera terrible.

Pour ma part, le sort ou plutôt la réaction en chaine de Mademoiselle Solange m'a parut un peu excessif. A moins que je sois passé à côté de quelque chose. Ce que j'ai plutôt perçu dans cette histoire c'est qu'elle a quand même réussi à transmettre quelque chose à Luce, qui a germé et que cette dernière a su utiliser à sa façon. J'y est vu aussi une sorte d'intelligence de la part de Luce qui a finalement accepté une part de ce qui lui était proposé mais tout en préservant sa mère et le lien qui les unit. 

Jeanne Benameur devient donc une auteure que je me plairait de lire. Lire avec délectation.

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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 05:00
Le Café de l'Excelsior - Philippe Claudel

Le Café de l'Excelsior
De Philippe Claudel
Roman 1999

C'est avec les yeux de 8 ans que Philippe Claudel raconte les trois années qu'il a passées auprès de son grand-père Jules qui tenait un café. Des moments chaleureux qu'il raconte avec tendresse et nostalgie. Un grand-père protecteur et toujours bienveillant après le décès de ses parents. 

Dans ce tout petit café y venait les habitués. Pas de beau monde mais surtout jamais de femme. L'alcool avait souvent raison des clients et aussi du patron. La conversation y était bien souvent la même mais il y avait toujours des paroles de réconfort pour celui qui en avait bien besoin. La description de ce café y montre un lieu plutôt miteux, rempli de vieilles reliques. Mais cet endroit le jeune garçon s'y sentait à l'abri et chez lui. Malheureusement considéré comme un lieu de perdition liquide, non approprié pour l'éducation d'un enfant, il lui faudra quitté son grand-père pour être livré à de bonnes familles. Cette séparation sera aussi mal vécue par le grand-père que par ce petit garçon qui en gardera un souvenir amer.

C'est un roman émouvant, pudique et joliment écrit.

"J'aurais donné tout ce que je ne possédais pas alors pour demeurer avec Grand-père, à entendre les propos codés des clients qui débattaient des saisons et du cours des rivières dans un langage fait de phrases qui jamais ne se terminaient, de regards embués, et de mains tremblantes aux doigts noueux.
Ces hommes qui se connaissaient depuis l'enfance, n'avaient plus guère besoin des mots pour se parler, ni pour se comprendre, et en se regardant les uns les autres, par-dessus les tapis de velours vert et les jeux de carte graisseux, c'est comme s'ils voyaient au fond d'eux-mêmes, dans une transparence que les langages, fussent-ils maniés par les plus habiles littérateurs, ne parviennent jamais à surfiler."

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 05:00
Les bracassées - Marie-Sabine Roger

Les bracassées 
De Marie-Sabine Roger
Roman

C'est avec cette lecture que l'année 2018 s'achèvera. J'ai encore le sourire au lèvres en y repensant. Une lecture qui fait du bien, lecture doudou, exquise et chaleureuse. Je pense que ça suffira pour exprimer tout le bien que j'en pense.  Je trouve d'ailleurs qu'elle convient à cette période de fin d'année.

Elle m'a permise de découvrir l'auteur que bien évidemment j'aurai surement d'autres belles occasion de lire. Ses personnages sont bien construit. On les découvre au fur et à mesure des pages et on s'y attache assez rapidement. J'ai  aimé la narration. La façon dont sont amenées certaines situations m'ont fait parfois éclater de rire.

Mais pour parler plus précisément de l'histoire, c'est à travers le regard des personnages Fleur et Harmonie, qu'elle nous est racontée. Chacune porte un fardeau qui les fait différentes, leur vie n'est pas facile, un peu en marge. L'écriture est calquée sur la façon de s'exprimer de Fleur et d'Harmonie. Nous passons donc du  récit d'Harmonie, brouillon qui part un peu dans tous les sens en s'attardant sur des détails. Puis celui de Fleur qui est livré comme elle parle. Pas de ponctuation, des exclamations, des aboiements, des gros mots. Nous  nous sentons un peu comme elles, un peu en marge  car nous perdons un peu (beaucoup) nos repaires, nos conventions de lecture.

Rien ne les prédisposait à se croiser et pourtant c'est bien sur ce qui va se passer. Le recit passe de l'une à l'autre avec bien sur des points de vue différents du fait de leur personnalité également bien différentes. Elles sont touchantes car malgré leur incapacité elle s'accroche pour avoir leur place dans la société. Fleur est une personne d'un certain âge qui vit retranchée chez elle avec son chien comme seul compagnon. Elle est agoraphobe, pleine de complexes. Sa vie peu remplie ne l'a pas débarrassé d'une certaine naïveté. Et pourtant on la découvrira bien plus délurée qu'elle ne parait. Elle se livre dans son cahier intime. Sa bouée de sauvetage est son thérapeute, le docteur Borodine. C'est en passant une annonce pour trouver une personne disponible à garder occasionnellement son chien qu'elle déclenchera la rencontre avec Harmonie.

Harmonie est jeune. Elle aurait voulu être prof de français mais le syndrome de La Tourette l'en a empêché. C'est en cherchant son parapluie qu'elle est tombé sur l'annonce de Fleur. Après une rencontre fracassante les liens se tissent petit à petit. 

Et puis il y a les autres personnages également un peu à part qui complète ce drôle de tableau. Il y a dans leur relation un regard nouveau, de la compassion, de la solidarité, de l'humour. Chacun cherche un peu à bousculer l'autre, l'aider mais cherche aussi un appui. Il y a un appel à la tolérance et à l'ouverture aux autres. On se sent invité dans cette démarche. 

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 05:00
Les Rois Mages - Michel Tournier

Les Rois Mages
De Michel Tournier
Roman jeunesse

Pour reprendre ma traditionnelle lecture de Noël du mois de décembre c'est sur ce livre que je me suis tournée. J'apprécie l'écriture de Michel Tournier donc ça présageait un bon moment de lecture.  Et ce fut le cas.

Je ne rentrerai pas dans la discussion religieuse, je n'ai pas de connaissances suffisantes. En creusant sur le net j'ai pu voir l'évolution de leur présence dans le catholicisme, notamment dans l'Evangile de saint Matthieu.  Il y a d'ailleurs un autre livre écrit par Johan Von Hildesheimjohan qui parait bien intéressant. Bref, d'eux je savais peu, hormis tout de même leur nom. 

Michel Tournier nous livre donc leur histoire et au lieu de trois rois mages nous en avons quatre. 

Chaque présentation commence par Il était une fois. Il y avait donc Gaspard de Méroé, roi nègre amoureux qui découvre la peau blanche. L'apparition d'une comète lui fera quitter son pays après son amour déçu. Il y avait aussi Balthazar amoureux de l'art et constamment à la recherche de nouveaux trésors. Et puis il y avait aussi le prince Melchior qui n'avait pu devenir roi.  Tous trois vont se retrouver sur le chemin qui les mènent à Béthlem en suivant la comète. Ils y rencontreront Hérode, le méchant et rusé roi qui les accueillera dans son palais.

Michel Tournier à sa façon nous raconte une bien jolie histoire. Mais par moment cette histoire est bien violente surtout lorsque l'on fait connaissance avec Taor de Mangalore, prince du sucre et saint du sel. Ce pauvre Taor qui va de déconvenue en déconvenue. Et si j'ai su moi adulte prendre du recul à certains passages, je n'ose pas imaginer l'impression qu'ils auraient sur certains enfants, même adolescents (là je pense à ma fille).

J'ai aimé la rencontre des rois mages avec Jésus par leur émerveillement et les présents qu'ils apportaient. Les chapitres ne sont pas identiques mais chacun apporte le ressenti des rois, leur propre histoire qui se mêlent à celle de la religion.

Depuis que j'ai terminé le livre je ne pense qu'à ce pauvre Taor qui aura loupé beaucoup de rendez-vous et dont la gourmandise l'aura entraîner à sa perte.

Je crois que pour le coup cette année il y aura quatre rois mages dans ma crèche et même un loukoum. Il l'aura bien mérité.

Les Rois Mages - Michel TournierLes Rois Mages - Michel Tournier
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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 07:00
Le squale - Francine Kreiss

Le squale surprise
Francine Kreiss
Editions Cherche Midi
271 pages
Roman Thriller du réel

Ma bibliothécaire préférée m'a assurée que c'était un livre qui méritait d'être découvert. Je me suis quand même, au vue de la couverture, qu'un requin n'allait pas le rendre trop sanglant. Pas du tout m'a-t-elle dit et en plus c'est tiré d'une histoire vraie. Je me suis donc plongée dans la lecture sans prendre connaissance de la 4ème de couverture .

"J'ai deux bureaux. Un sous l'eau, un sur terre. 
Celui à terre est un open space où la mission de mes collègues
est de boire. Ce matin, il y avait un bureau d'études PMU à la
table 8. A la table 10, réunion politique pour les fachos locaux,
vieux hiboux en plumes Lacoste, jus de citron et expresso. Table
3, un brainstorming hautement culturel dans un silence à 206 
décibels. Bières, pastis, pastis, bières. Il est 10 heures.

Table 15, thé vert, 2 kilos de clémentines, un piano azerty,
des fils de réglisse relient le mur à mon ordinateur, mon
ordinateur à l'iPhone.

Telle est donc la ritournelle matinale du Sax Café d'Hyères qui,
hors saison, réceptionne toute la faune endémique du port."

Voici donc le début de ce roman qui est présenté en véritable thriller du réel. Un livre qui m'a énormément surprise de part le sujet. Mais après la lecture, laborieuse je l'avoue, de la moitié du premier livre de Gloire et Paix j'avais la certitude déjà de ne pas m'ennuyer par l'attrait du style, du rythme et de l'humour qui pointe souvent son nez au fil des pages.

Francine Kreiss est apnéiste de haut niveau. Elle est également pigiste pour Paris Match, photographe apnéiste et pour finir ambassadrice de l'association Keep a Breast. On l'aura compris son élément préféré est l'eau.

"Une apnée profonde, c'est couper son réflexe de vie.
Les 30 premiers mètres en apnée ne sont que bien-être.
Descendre. L'eau glisse comme autant de caresses.
Sensualité primale."

 

J'entame mes apnées où une onde de métronome donne le tempo
aux posidonies. Je ferme les yeux. Je m'endors dans une éternité
de passage. Je n'ai plus conscience que la terre existe.

"Le silence est une drogue dure. Le silence sous-marin, une légende.
O combien mystérieux le bruit des poissons qui respirent.
O combien troublant le son du battement cardiaque."

Un jour dans son bureau terrestre, quelqu'un l'a met sur une piste d'un ancien plongeur corailleur corse qui descendait à plus de 100 mètres, remontait sans faire de palier.  Il s'appelle Toussaint Recco, fait partie d'une famille de criminels et d'ailleurs purge une peine de prison à vie. 

Peu convaincue Francine se renseigne tout de même et apprend qu'effectivement le fameux Recco existe. Elle cherche donc à se mettre en contact.

Le hic c'est que Toussaint Recco est mort assassiné. Le Recco avec lequel elle prend contact en réalité est son frère Thommy avec à son actif pas moins de sept meurtres. Il a alors 80 ans et purge une longue peine de prison.

Francine se rend compte de sa mégarde mais il va tout de même s'établir entre les deux un échange par courriers sur plusieurs année mais aussi des rencontres.

 Thommy cherche a utiliser ce contact pour que son dossier soit réexaminer. Il se dit innocent, victime de manipulation. Il est charmeur, manipulateur et à la personnalité indiscernable. Francine ne se laissera pas berner mais reste toutefois fascinée.

Francine  se rend sur la terre natale des Recco. Elle en éprouve le besoin. Elle rencontre certains membres de la famille. Chacun lui raconte un peu de leur histoire. Thommy aussi d'ailleurs. Et puis il y a aussi ce don pour la mer que cette famille possède. La mer sera d'ailleurs un lien assez fort entre chacun.
 

J'ai trouvé cette histoire incroyable. Elle est magnifiquement bien racontée. Francine s'explique très bien sur ce qui l'a poussée à écrire ce livre et la fascination pour cet homme très énigmatique. Je ne tiens pas à donner plus de détail pour vous laisser place à la découverte. Et puis j'avoue avoir eu du mal à trouver de bonnes tournures de phrases pour être suffisamment claire.

Je ne retrouve Thommy nulle part dans ces descriptions de
tueurs en série et de psychopathes. Comme s'il appartenait
une espèce clandestine.


A aucun moment je n'ai eu envie de vomir d'horreur en
discutant avec Thommy. Pour la simple et bonne raison
que les meurtres qu'il a commis ou pas ne sont pas un sujet
de conversation.

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2 mars 2017 4 02 /03 /mars /2017 17:55
La recette magique de tante Palma - Francisco Azevedo
La recette magique de tante Palma - Francisco Azevedo

La recette magique de tante Palma
Editions autrement 2014
422 pages

Roman
Traduit du portugais (Brésil) par Daniel Matias

Masse Critique Babélio





 

 

Antonio, le narrateur âgé de 88 ans nous livre ses souvenirs de famille. Une famille comme beaucoup d'autres avec ses peines, ses joies, ses jalousies, ses ponts coupés et reconstruits, ses problèmes, ses mariages et tout ce que chacun peut transmettre aux autres et notamment aux plus jeunes. Mais ce qui en fait l'originalité de cette famille est le riz béni qui a été offert en cadeau de mariage au parent d'Antonio par la tante Palma, omniprésente dans la famille. Un riz qui a le don d'apporter le bonheur et la fertilité.

Pour Antonio, la famille est un plat difficile à préparer, un plat qui émeut, qui doit être servi toujours chaud, qui s'invente, ne se répète plus jamais. Une entrée en matière qui m'a plutôt bluffée tant les similitudes avec une vrai recette de cuisine sont aussi justes.

"La famille est un plat difficile à préparer. Il y a beaucoup d'ingrédients. Les réunir tous est un problème - surtout à Noël et au nouvel an. Peu importe la marmite, concocter une famille exige courage, dévotion et patience."

"Très vite, vous aussi vous sentirez bon l'ail et l'oignon. N'ayez pas honte si vous pleurez. La famille est un plat qui émeut. De joie, de rage ou de tristesse."

"Attention également aux dosages. Une pincée de trop de ceci ou de cela et ça y est, c'est le désastre. La famille est un plat extrêmement sensible. Tout doit être extrèmement bien pesé, bien mesuré. Autre chose : il faut avoir la main heureuse, se montrer expert. Surtout au moment où l'on décide de mettre son grain de sel. Savoir mettre son grain de sel est tout un art. Une de mes grandes amies a raté la recette familiale uniquement parce qu'elle a mis son grain de sel au mauvais moment".

Antonio est d'origine portugaise mais ses parents se sont exilés au Brésil au tout début du XXe siècle juste après leur mariage dans l'espoir d'une vie meilleure. La tante Palma est du voyage et sera la tante qui sert de liant dans la famille, un personnage souvent principal. Elle saura aussi proposer le riz à certains moments importants afin que la famille obtienne le bonheur et la fertilité qu'il est censer apporter. Antonio sera l'héritier de ce riz dont tante Palma lui assure qu'il saura l'utiliser comme il se doit au bon moment.

L'histoire qui se déroule sur une centaine d'années livre beaucoup d'anectodes avec des personnages très attachants. Sans rentrer dans les détails tout ce qu'une famille est susceptible de vivre s'y trouve. Antonio semble avoir su utiliser de bons ingrédients et le bon dosage.

Un vrai régal de lecture qui laisse un grand vide une fois finie.

Je la recommande vivement.

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 01:31

Amour et désolation
Angéla Huth
Editions Folio (2005)
Première parution 2002
410 pages
Roman
Traduit de l'anglais par Lisa Rosembaum

 

J'ai découvert Angela Huth avec Tendres silences. Un livre qui m'a beaucoup amusé par la situation comique des personnages, les quiproquo et le pied de nez en fin d'histoire.

Une lecture que j'avais classée comme divertissante. J'ai donc voulu poursuivre avec ce titre.

 

Certe, il y a bien la notion de couple mais le thème qui l'accompagne est ici un peu plus grave puisqu'il reprend les événements de la vache folle en Angleterre.

On y suit donc la situation des agriculteurs face à une crise dont certains n'en sortiront pas. Des gens passionnés par leur activité mais plutôt désabusés par l'administratif qui s'est imposé dans leur quotidien, une politique peu à l'écoute.

 

Et puis il y a les personnages. Georges qui a choisi d'abondonner sa future carrière d'avocat pour relancer l'activité de la ferme familiale. Pour ses débuts il se fait aider par Prodge et sa soeur Nell, des amis d'enfance par leur bonne connaissance. Mais l'amitié de Nell semble se transformer pour un penchant amoureux pour Georges. Apparait alors Lilly, une ancienne connaissance de Georges, étrangère à ce monde agricole. Cette apparition fait son effet sur le trio et chamboulera leur vie.

 

Le rythme de ce roman m'a semblé lent, parfois trop lent. Les personnages par leur tempérament peu enclin aux nouveautés, à la modernité et tout ce qui est étranger à leur mode de vie m'ont quelques fois un peu agacé voire ennuyé. Angela Huth prend tout son temps pour les dépeindre.

 

Je ne dirai pas que je n'ai pas aimé mais ce n'est ce titre que j'ai préféré. L'ensemble est assez cohérent toutefois et pas inintéréssant. Et puis j'y ai bien retrouvé comme dans le précédent les quiproquos et le retournement de situation à la fin.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 02:12

Montana 1948
Larry Watson
Editions Gallmeister (2010)
Année de parution 1993
162 pages
Traduit de l'américain par Bertrand Peguillan

 

Un récit net et précis. Une histoire de famille où les liens vont être mis à mal suite à un événement tragique. Un témoignage sur les relations entre l'homme blanc et les indiens mais aussi sur le passage dans le monde des adultes un peu brutal d'un garçon de 12 ans.

 

David Hayden est fils et petit-fils de shérif dans une bourgade du Montana. Marie, une jeune Sioux qui travaille au service de sa famille est retrouvée morte. Mais plutôt que de fermer les yeux en considérant cette mort comme naturelle, le père de David choisi d'affronter tant bien que mal son frère accuser du meurtre, son père tenant le rôle de patriarche autant sur sa famille que sur les habitants. Et puis le regard porté par la société sur les indiens n'est pas non plus d'un grand soutien.

David alors âgé de 12 ans fait ses premiers pas dans le monde des adultes alors que ces derniers cherchent plutôt à le mettre à l'écard des événements sans lui apporter d'explications. Et le chemin ne sera pas simple pour lui. Tout un monde s'écroule pour lui mais aussi pour toute la famille.

 

Je ne suis pas partie bien loin après Dernier rapport sur les miracles de Little Horse. Et puis c'est un autre témoignage sur les indiens. Par contre l'écriture m'a ramené sur du plus terre à terre.

 

Un chouette roman.

 

"Je connaissais suffisamment ses habitudes de travail pour savoir ce qui se tramait : il menait une enquête et pour cela il procédait exactement de la même façon que lors de la campagne en vue de sa réélection. Autrement dit, en faisant le tour de ses amis et de ses relations. Je suppose qu'il recueillait des témoignages, mais ça n'a jamais été bien clair pour moi. Je crois qu'il essayait surtout, à l'instar des enfants qui jouent ou des pays en guerre, de mettre le plus de gens possible de son côté."

 

"Cette phrase me fit un drôle d'effet. Je n'aurais jamais pu imaginer que mon père se dresse un jour contre son frère, en tout cas à titre personnel. Je préférais penser que la loi, dans son déroulement inexorable, avait pris une tournure telle que les deux frères se retrouvaient sur les côtés oposés de la route."

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30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 10:49
Derniers rapports sur les miracles à Little No Horse

Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse
De Louise Erdrich
Editions Le livre de poche
Année de parution : 2009 (Albin Michel)
535 pages
Traduit d
e l'anglais (américain) par Isabelle Reinhare

Petite difficulté à expliquer cette histoire. Est-ce dû à mon inactivité blogueste de plusieurs mois ou à l'histoire elle-même ? Je ne sais pas. Peut-être un peu des deux.

A cette lecture que j'ai beaucoup apprécié il s'est trouvé toutefois quelques passages où je me suis retrouvé dans le flou car les liens entre les personnages voire par l'identité des personnages eux-mêmes ne m'ont pas toujours semblé très clair, et ce malgré un arbre généalogique fourni.

Quelques pauses ont été nécessaires pour m'y retrouver. Mais que cela ne décourage pas les potentiels lecteurs. L'écriture m'a quant à elle beaucoup lu. C'est poétique et le style assez inhabituel pour moi. Une histoire tracée comme une esquisse et non par des traits précis, comme déroulée à travers des souvenirs où la pensée n'évolue pas toujours au même rythme, où quelques fois il semble y manquer quelques éléments et ne se prive pas des allés retour entre passé et présent.

L'histoire se déroule dans le Dakota du Nord dans une réserve d'indiens Ojibwés. Le Père Damien vieux prêtre centenaire y relate sa vie qu'il a partagé avec eux. Enfin, il a plus que partagé sa vie avec eux. Il les a accompagné dans leur vie au quotidien, leurs souffrances, leurs pertes face à la voracité de l'homme blanc et face à cette religion chrétienne qui chamboule leur croyance. Les anecdotes sont parfois troublantes, tristes, drôles. Un lien fort semble lié le prêtre aux indiens. Et quand on connaît l'identité réelle du prêtre, ce que fut sa vie d'avant et ce qui l'a conduit sur ce territoire c'est à ce demander si ce prêtre hors du commun à voulu se fondre dans cette société indienne ou bien si c'est cette dernière qui l'a adopté sans condition. Rédemption et amour de toute catégorie se trouvent dans le récit. Et pus aussi la ténacité de biens des personnages, un piano, des souvenirs et des oublis.

Une histoire pas toujours facile à lire mais très riche par tout ce qui est partagé entre culture indienne et culture occidentale.

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Présentation

  • : Une pause livre
  • : Je ne suis pas tombée dans la marmite de la lecture petite, j'ai tout fait pour l'éviter. J'ai bien lu les grands classique Club des Cinq, Fantomette, Lucky Luke, Astérix et surtout Caroline. Mais pas de quoi devenir une lectrice ravageuse. Ca m'a pris beaucoup plus tard et je me souviens encore de ce plaisir et de ce déclic. Depuis, la découverte des blogs et blogeurs(ses) mes lectures ont évoluées et le plaisir de partager n'est pas pour me déplaire. La bande dessinée est restée un intemporel pour moi. Sinon j'ai mes périodes romans, classiques, voyages, lectures françaises ou étrangères et c'est selon le moment et l'inspiration. Quelques billets sur des sorties viennent de temps en temps alimenter le blog. Ouvert depuis mars 2011 mon blog a quelques fois végété. C'est d'ailleurs le cas depuis fin 2015. Remotivée, je le relance et le dépoussière un peu. Pour commencer je ne suis plus Loo mais Milou et d'ici quelques temps je verrai pour la suite.
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